La Sucrerie, storytelling au service des artistes
“Mieux” raconter les artistes, c’est le motto à l’origine de La Sucrerie.
Fondée en 2017 par Guillaume Silvestri alors à la direction du label indépendant LOW WOOD, La Sucrerie est née de l’évidente nécessité de raconter la musique en image.
Par Mona Sarr (journaliste) et Anne Rivoallan
Publié le 20 novembre 2024
À cette époque, où la vidéo est omniprésente dans nos vies, La Sucrerie s’est glissée au cœur de la stratégie de développement des artistes, en façonnant le storytelling des artistes par le biais de l’image.

Anne Rivoallan
Directrice de La Sucrerie
Dès ses débuts, La Sucrerie se forge une identité forte, en collaborant étroitement avec des artistes tels qu'Hatik, Youssoupha, Bilal Hassani, Madame Monsieur, Jok’Air ou plus récemment So La Lune. Le constat est vite posé, un artiste ne se raconte pas que via le sempiternel format clip, pour raconter il faut s’adapter, aller chercher des formats plus longs ou plus courts, via d’autres plateformes de diffusion. De ces réflexions, La Sucrerie sortira son premier long-métrage, un documentaire de 90 minutes diffusé sur France Télévision, qui retrace le parcours de Bilal Hassani lors de son aventure eurovisionesque.
"C’est le fruit d’un travail poussé avec le label et les équipes des artistes, d’une relation de confiance qu’on réussit à installer via la crédibilité de notre outil de production et la capacité à remettre en question les contenus attendus. Sans cette synergie dans notre processus de création, sans la connaissance du secteur, il ne se passe rien d’intéressant", constate Anne Rivoallan directrice associée de La Sucrerie.
Avec Hatik, une relation de confiance se crée très rapidement entre l’artiste et ses réalisateurs, nourrie par l’amour du beau et la volonté d’impacter. La synergie se reflète notamment dans ses clips, véritables marqueurs de l’artiste. "La création de contenus avec Hatik a toujours été très instinctive et construite - à ses débuts - autour d’une énorme contrainte : faire du contenu créatif de manière très récurrente et le challenge d'être très créatifs avec deux bouts de ficelles." raconte Anne.

Une créativité qui se réinvente sans cesse
Depuis sept ans, La Sucrerie évolue avec son temps, s'adaptant en permanence aux transformations du secteur et de ses clients - Warner Music, UMG, Sony Music, Low Wood, Play Two, Believe, Spotify, Amazon… Le monde de la production, des clips, et de la musique a connu des changements profonds ces dernières années, et La Sucrerie a du se réinventer. Sans cesse.
Si autrefois, le clip était l'élément central de l'identité visuelle des artistes, l’évolution des habitudes de consommation a bouleversé cette dynamique. Aujourd’hui, la consommation rapide et la quête de formats courts et efficaces dominent. "Il faut maintenant penser TikTok, stories Instagram, vidéos courtes et virales. La création doit être quasi immédiate, tout en conservant une esthétique soignée", observe Anne Rivoallan. "Zélie est un exemple parfait de cette nouvelle manière d'explorer la création visuelle : elle maîtrise les TikTok intimistes, mis en scène dans sa chambre, mais diffuse également sur son Instagram de courtes vidéos léchées, au format vertical…", ajoute-t-elle. Cette capacité à remettre le format en question, à évoluer avec les outils, être à l’écoute des nouvelles attentes permet à La Sucrerie de rester présente dans les narrations autour des artistes.
Mais, bien que la dynamique ait évolué, Anne Rivoallan insiste sur le fait que le clip était, est et restera un format essentiel pour les artistes :
"C'est un format qui permet de vraiment développer une idée créative et de façonner l’univers artistique de l’artiste. C’est selon moi un terrain de jeu super intéressant pour le réalisateur et l’artiste où l’on peut vraiment aller loin dans la création, le tout dans un temps court avec une promesse de diffusion rapide."
La Sucrerie, multiples horizons
La Sucrerie est connue pour ses clips, mais elle s’est aussi aventurée dans d’autres formes de création, comme la photographie, la publicité, les documentaires, et même les podcasts. Un exemple : le projet Pourtant, que la campagne est belle, réalisé avec la journaliste Juliette Pierron-Rauwel. Ce projet, qui raconte l’histoire touchante de sa grand-mère, agricultrice dans les années 30, illustre bien la diversité des sujets que La Sucrerie aborde.
"Quand les idées sont bonnes et les histoires sont belles, les gens s'investissent, et tout le monde a envie de faire partie de l'histoire" précise Anne.
Si La Sucrerie a déjà su se faire un nom dans l’univers de la production audiovisuelle, la société ne compte pas s’arrêter là. "Nous avons une envie forte d’aller au-delà des frontières, d’explorer d'autres territoires créatifs, de travailler avec des artistes venus d’horizons divers ; mais aussi de nouveaux secteurs, se confronter à de nouvelles problématiques d’image", confie-t-elle. La Sucrerie continue ainsi d’élargir son champ d’action, avec des projets comme la série documentaire Undercover by Fifou, qui explore le processus créatif autour des covers de Fifou, ou encore le podcast Médine France, où le rappeur et ses invités abordent l’identité française sous des angles inédits.

En intégrant la galaxie du groupe Combo, La Sucrerie confirme sa place en tant qu’acteur montant de la création. Toujours à la recherche de nouveaux formats et de nouvelles façons de raconter des histoires, cette nouvelle synergie laisse entrevoir de nombreux projets aussi passionnants qu’ambitieux.