Mauvaise Bouche, artiste montpelliéraine à la croisée de la pop et de la variété française, et Alex, alias Tee-Jay, son manager, forment un duo aussi stratégique qu’humain. Ensemble, ils bâtissent un projet à leur image, entre autonomie artistique et pragmatisme, avec l’ambition de faire rayonner leur musique et leur message bien au-delà des studios.

Mauvaise Bouche & TJ
Artiste Low Wood et manageur

Tout commence par une rencontre inattendue. Mauvaise Bouche, de son vrai nom Emma, est musicienne et travaille comme régisseuse, assistante caméra ou enfile tout type de casquette sur des projets audiovisuels pour Le Sofa, label indépendant monté par Alex et deux associés. Elle est introduite à ce dernier par Kevin, meilleur ami de l'artiste. Au départ, leur relation est purement amicale.

Alex explique : “Elle était déjà très professionnelle dans son approche. Mais c'est par hasard qu'elle m'a fait écouter quelques maquettes, et j'ai été frappé par la qualité de son écriture et la profondeur de ses compositions et de celles de Smogy.” Ce qui n'était qu'une simple écoute curieuse débouche rapidement sur un déclic. Alex perçoit un potentiel encore inexploré chez Emma, persuadé que ses chansons pourraient s'inscrire dans un répertoire pop et variété française.

Avec enthousiasme, il lui propose de travailler sur le développement de son projet musical, qui deviendra alors l’entité Mauvaise Bouche. Il approche donc le label Low Wood et ce dernier est séduit dès la première écoute. Pour la chanteuse, cette offre représente une opportunité inespérée : “Je ne m'étais jamais imaginée signer un jour dans un label. Alex a projeté un avenir professionnel auquel je n’aurai sûrement pas prétendu moi même".

Des trajectoires croisées au service d’une même vision

Développer une relation de travail aussi complexe que celle d’un artiste et d’un manager n’est jamais un processus instantané. Alex et Emma doivent d'abord naviguer entre leurs différentes casquettes : amis, collaborateurs et partenaires stratégiques : “Ce n’était pas évident de trouver un équilibre entre ces rôles. Mais Alex a toujours été très clair sur la dynamique : chacun a son rôle, et la confiance est essentielle.” raconte Mauvaise Bouche.

Cette confiance s’est consolidée au fil du temps, grâce à une communication fluide et des échanges constants. Alex, lui, insiste sur l’importance de bien définir les attentes : “Quand on travaille avec un artiste, il faut s’assurer qu’il comprenne son environnement. Emma n’était pas seulement une musicienne talentueuse, elle avait aussi l’éthique de travail et la discipline nécessaires pour devenir une artiste professionnelle.”

Ce qui distingue le duo Mauvaise Bouche - TJ, c’est une compréhension mutuelle de leur place respective. Alex ne se prétend pas directeur artistique : “Mon travail n’est pas d’intervenir dans le processus créatif. Emma travaille en binôme avec Smogy, son compositeur, pour créer sa musique. Moi, je suis là pour structurer, donner de la perspective et connecter les bonnes personnes. Il y également Justine Buton, de Low Wood, qui est cheffe de projet et sans elle ce ne serait vraiment pas pareil." ; Mauvaise Bouche confirme : “Alex respecte mon autonomie créative. Son avis compte beaucoup, mais il ne s’impose jamais. Il intervient surtout pour donner un regard global, une vision stratégique qui m’aide à avancer.” 

Le tissage patient d’un rêve à deux voix

Au fil des années, plusieurs moments forts ont jalonné leur collaboration. Parmi eux, le premier rendez-vous chez le label Low Wood reste un souvenir marquant pour Emma : “Mettre les pieds dans un label pour la première fois, c’était énorme pour moi. Alex était là, et je me suis sentie accompagnée. C’était le début de quelque chose de grand.”

Un autre moment émouvant en réciproque de cette première pierre à l’édifice a été leur première date en tête d’affiche au Hasard Ludique. Alex témoigne : “J’étais submergé, en larmes. Ce n’est pas seulement du travail. Il y a une dimension humaine et culturelle qui transcende tout. Le projet commence à vivre au-delà de nos propres initiatives.”

Leur collaboration s’étend à d’autres projets : “Nous voulons développer tous les aspects de sa carrière, pas seulement Mauvaise Bouche. Cela inclut des collaborations, des compositions et même des projets éditoriaux.” À l’occasion de la sortie d’un de ses derniers singles “T’es pas sexy”, Emma a notamment réalisé son premier podcast, avec pour intention de pouvoir échanger avec trois invitées féministes engagées, et questionner avec elles le rôle et l’impact de la culture pop dans les représentations de la masculinité toxique dans notre société. Format qu’elle souhaite continuer de développer afin de pouvoir étendre son univers artistique.

Cette vision à long terme résonne avec l’ambition de l’artiste et consolide le duo qui démontre que les valeurs humaines restent essentielles pour construire des carrières solides et durables. Une simplicité qui résume la force d’un équilibre bien défini. Cet équilibre est dûment soutenu par l’accompagnement 360 des différentes structures et complémentaires qui la représentent : Le Sofa, Low Wood et Face B.